De l’Afrique au Brésil: 40 ans de vie religieuse dédiée au développement
Dimanche 8 décembre, Marie Laure a fêté 40 ans de vie religieuse, entourée des deux communautés de Valença et Salvador (Brésil).
En 1979, Marie Laure a prononcé ses premiers voeux ( à l’époque, on parlait de promesses!). Elle a d’abord été envoyée en Seine Saint Denis pour exercer sa profession d’assistante sociale et travailler auprès des jeunes lycéens de Villemonble. Puis en 1983, elle part pour le Tchad où elle restera 15 ans. Arrivée en pleine guerre civile, elle sera appelée à « travailler au coude à coude avec des professionnels tchadiens au développement de leur pays ». (Lire le témoignage complet dans le livre Tchad: un appel, une aventure partagée, p.204-207).
De retour en France, elle rentre au CCFD en 1999 , au service animation, faisant le lien entre le CCFD et la vie religieuse.
En 2003, elle est élue supérieure générale de notre congrégation, et son mandat sera renouvelé en 2008.
Elle est ensuite envoyée au Brésil, dans la Bahia. Parmi ses divers engagements, elle collabore avec des femmes de la paroisse à un projet appelé « rede », qui en brésilien signifie « réseau » et « filet ». Ce projet est destiné aux habitants les plus pauvres de la partie rurale de Valence. Il mobilise 75 professionnels de la santé qui s’engagent à soigner gratuitement quelques personnes par mois, mais aussi des avocats, et d’autres prestataires de service.
« Vous n’avez pas seulement à vous rappeler et à raconter une histoire glorieuse, mais vous avez à construire une grande histoire! Regarder vers l’avenir où l’Esprit vous envoie pour faire encore avec vous de grandes choses » (Jean Paul II, Vita Consecrata, 1996, nº110)
Approfondir le sacerdoce des baptisés
Mardi 10 décembre, Jacinete, soeur Auxiliaires du Sacerdoce en communauté à Salvador de Bahia, au Brésil, a présenté son devoir de fin d’études de théologie.
Son travail a porté sur le sacerdoce des baptisés, thème en lien étroit avec notre charisme d’Auxiliaires du Sacerdoce ! Jacinete s’est plus particulièrement penchée sur les fondements bibliques, sous l’angle de l’élection, mais elle a aussi travaillé les textes de notre fondatrice et divers témoignages de soeurs et d’amis laïcs qui nous connaissent et partagent notre charisme.
Ce qui a motivé son travail est de constater que beaucoup de chrétiens vivent profondément leur sacerdoce batismal sans en être conscients. Comment mettre des mots sur ce qu’est la consacration batismale, prêtre, prophète et roi, tant pour chacun des baptisés qu’au niveau de la communauté chrétienne?
Cela a été pour la communauté de Salvador l’occasion de rencontrer le professeur qui a accompagné son travail. Il se trouve que ce professeur, P. Xavier Bizard, est un prêtre français de la communauté de l’Emmanuel, supérieur de la maison de formation des séminaristes pour l’Amérique Latine.
Avec lui, nous avons traversé rapidement la Bible pour voir la grande différence entre les prêtres de l’Ancien Testament et ceux qui s’inscriront dans la Tradition Apostolique, après l' »unique grand prêtre », Jesus Christ. Xavier nous a rappelé que le Christ ne s’est pas présenté comme sacerdote, mais sa manière de vivre a été entièrement sacerdotale
Dans le monde populaire où nous sommes immergées, il nous a invitées à témoigner du « coeur sacerdotal de Jésus« , expression que notre fondatrice avait reçu dans la prière et qui met l’accent sur l’essentiel: « l’amour qui l’a fait prêtre » .
Une Église où le dernier mot revient trop souvent aux prêtres
Les Supérieur(e) s Majeur(e) Ignacien (ne) s (SMI) de 32 Instituts Religieux (1) comprennent plusieurs centaines de religieux (ses) s’inspirant de l’esprit de St Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites. Ils témoignent aujourd’hui du malaise et des difficultés rencontrées par les femmes au sein de l’Eglise.
Religieux et religieuses ignatiens, nous essayons de vivre de l’esprit d’Ignace de Loyola qui recommandait de « sentir avec l’Église », c’est-à-dire d’avoir le sens de l’Église. À l’heure où notre Église traverse une crise importante, le pape François invite le peuple de Dieu à relever le défi, à lutter contre le cléricalisme qui fait le lit de « l’entre-soi » et d’une conception abusive de l’autorité. Encouragés par cette invitation, nous désirons apporter notre témoignage.
La vie religieuse ignatienne est constituée de communautés d’hommes (les jésuites, et les Pères blancs) et de communautés de femmes (très nombreuses). Nous nous sentons bénéficiaires d’un même héritage spirituel. Les novices, hommes et femmes, apprennent dès les premiers mois de leur vie religieuse à se rencontrer, se connaître, se former ensemble. Bien souvent nous nous retrouvons ensuite, avec des laïcs de spiritualité ignatienne, au service d’une même mission dans des centres spirituels, des revues, des lieux de formation, des propositions pour les jeunes… Depuis longtemps, des femmes parmi nous accompagnent les Exercices Spirituels, qui sont le cœur et la source de notre spiritualité, de notre vie religieuse et de notre mission. Elles forment et supervisent d’autres accompagnateurs, laïcs ou prêtres. Nous constatons que cette collaboration entre hommes et femmes est essentielle à la fécondité de notre mission.
La diversité de nos insertions nous donne d’entendre des échos très divers de la vie de l’Église en France. Nous rendons grâce pour toutes les expériences de fraternité qui s’y vivent, à tous les niveaux : diocésain, paroissial, communautaire… Toutefois, nous ne pouvons taire le malaise et les difficultés que vivent beaucoup d’entre nous, en particulier des religieuses qui exercent avec compétence une responsabilité pastorale, dans une Église où le dernier mot revient à un prêtre, y compris lorsqu’il n’est pas requis qu’il en soit ainsi.
Le travail des femmes dans l’Eglise doit trouver sa place
Beaucoup de sœurs et de femmes laïques ont une mission de formation. Pourtant, leur travail reste souvent dans l’ombre tant il est habituel d’accorder plus de crédit à la parole d’un prêtre, fût-il moins compétent. Les directives canoniques (c.766) concernant l’homélie réservée aux ministres ordonnés n’empêchent pas de confier parfois la prédication à d’autres ; ne serait-il pas souhaitable d’avancer en ce sens lorsque les circonstances y invitent (fête de la vie consacrée ou fêtes auxquelles tel ou tel institut est, par charisme, plus sensible, ou en fonction des expériences ou compétences de telle ou tel) ?
Un autre point nous préoccupe : dans des paroisses, non seulement les filles ne peuvent plus être servantes d’autel, mais les femmes ne peuvent pas donner la communion. Aucun argument théologique ni liturgique ne fonde une telle pratique ; et même, ce sont essentiellement des femmes qui portent la communion aux malades, dans le Service évangélique des malades ! Quelle image de l’assemblée est ainsi donnée à voir ? Quel symbole est mis en valeur ? Celui d’une saine relation hommes-femmes ou celui d’un espace sacré où seuls les hommes et les garçons auraient droit d’accès ? L’état baptismal ne donne-t-il pas accès à la plénitude de la vie chrétienne, que l’on soit homme ou femme ? Là où l’ordination n’est pas requise – comme pour la distribution du pain eucharistique -, pourquoi faire des différences entre hommes et femmes ?
De telles attitudes relèvent sans doute d’une peur, en large partie inconsciente. Certes, la peur d’un délitement des identités, dans notre société, existe bel et bien. Nous la comprenons et ne la condamnons pas. Mais n’est-il pas dommage de porter atteinte, à cause d’elle, à la nouveauté évangélique ?
Notre désir est de travailler à des relations plus évangéliques entre hommes et femmes dans l’Église. C’est à une femme, Marie de Magdala, que le Seigneur a confié la première annonce de sa Résurrection ; ne craignons pas d’en tirer tous les enseignements !
(1) Ancelles Sacré Cœur Jésus, Auxiliaires du Sacerdoce, Cénacle, Communauté Saint François-Xavier, Compagnie de Marie Notre Dame, Compagnie Ste-Ursule de Dole, Fidèles Compagnes de Jésus, Filles du Cœur de Marie, Sainte-Chrétienne, Institut des Sœurs de St Joseph, La Croix de Chavanod, La Retraite, La Xavière, Marie-Auxiliatrice, Oblates du Cœur de Jésus, Missionnaires d’Afrique, Petites Sœurs de l’Ouvrier, Province Jésuite d’Europe Occidentale Francophone, Religieuses du Sacré cœur de Jésus, Religieuses de Marie Immaculée, Saint Ursule de Tours, Sœurs Marie Réparatrice, Auxiliatrices Province France Belgique, Sœurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy, Sœurs de Saint-André, Sœurs de Ste Clotilde, Sœurs du Christ, Sœurs de Saint Joseph d’Annecy, Sœurs de Saint Joseph de Lyon, Sœurs Missionnaire Notre Dame d’Afrique Province France, Ursulines du Cœur de Jésus à Lyon, Congrégation du Sacré Cœur de Jésus de St Aubin Les Elbeuf.
Article paru ce jour dans La Croix
Comment savoir si c’est ma vocation?
Le mieux est d’en parler!
Les congrégations religieuses féminines ignatiennes organisent trois week-ends pour mieux connaitre la vie religieuse et avoir des éléments de discernement. Le premier a lieu du 29 novembre au 1er décembre 2019.
En communion avec le synode sur l’Amazonie
Ce dimanche 6 octobre s’ouvre le synode sur l’Amazonie. Etant une congrégation franco-brésilienne, nous nous sentons encore plus en communion avec le Pape François et les 114 évêques d’Amazonie qui depuis près d’un an cheminent avec les laïcs, les prêtres, les religieux et religieuses de leurs diocèses. Comment donner un visage amazonien à l’Eglise? Comment apprendre des peuples indigènes le respect de la Nature? Comment vivre ensemble avec toutes nos différences, en laissant leur place aux minorités? Comment penser l’Eglise dans un contexte où les prêtres sont peu nombreux? Que l’Esprit Saint suscite la conversion des cœurs, illumine le discernement collégial et nous donne de rester unis.
Pour suivre le synode, il suffit d’aller sur le site du Vatican: http://www.sinodoamazonico.va/content/sinodoamazonico/fr.html
La lettre aux Amis 2019 est arrivée pour Pentecôte !
Vous l’avez peut-être reçue dans votre boite aux lettres ou dans votre boite mail… mais si ce n’est pas le cas, vous pouvez la télécharger sur notre page « Lettre aux Amis ».
N´hésitez pas à la faire circuler…
Paray-Le-Monial avec Magis 13 – 18 août
Cet été nous invitons les 18-25 ans à participer au Forum des Jeunes de l’Emmanuel à Paray. Cela se fera dans le cadre de Magis, Mireille, auxiliaire, accompagnera ce groupe.
L’occasion de vivre cet été un grand rassemblement chrétien, dans la belle et sainte ville de Paray.
Renseignements et inscriptions : https://www.reseau-magis.org/activite/paray-le-monial-avec-magis-13-au-18-aout/
Notre supérieure rencontre le Pape
Catherine Chevrier, notre supérieure générale, a serré la main du Pape François au cours de la rencontre des supérieures majeures qui a eu lieu du 6 au 10 mai dernier.
Le thème de la rencontre était « semeuses d’espérance prophétique ». Témoignages et réflexions en ateliers ou en plénières ont permis de voir comment la vie religieuse tente d’être signe d’espérance au cœur des questions d’actualité que sont l’écologie, les migrants, le vivre ensemble dans une pluralité de cultures et de religions.
Seigneur, tu sais bien que je t’aime
Les 4 et 5 mai derniers, quelques sœurs de nos communautés de Valença et Salvador au Brésil, sont allées à la rencontre des jeunes d’une paroisse rurale, Nilo Peçanha.
Rose et Dilma se sont rendues à Jatimane, un village quilombo, près de la mer, et Jaci, Elenilda et Anne ont accompagné le curé, Pe. Antonio Carlos, jusqu’à la ville de São Benedito. Pour cette première rencontre, les jeunes ont réfléchi sur le thème du désir et sur l’évangile du dimanche (le dialogue de Jésus avec Pierre dans Jean 21).
L’accueil chaleureux, la beauté des paysages et la soif des jeunes d’approfondir leur foi nous ont fait vite oublié les trous et la boue de la longe route!